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SÉANCE DU 18 JANVIER 2014
Jean-Pierre Lécrivain présente Quelques arbres remarquables de la région de
Bonnat. Ces châtaigniers, situés près du village de Villesigne, ont des dimensions
inhabituelles puisque le tronc de l’un d’eux, mesuré à un mètre de hauteur, a une
circonférence de douze mètres.
Alain Carof évoque l’évolution des structures d’enseignement à Felletin aux XIX-XXe
siècles, émergence de l’école républicaine dans un environnement clérical.
Jean-Marc Valentin qui vient de publier aux Pulim un ouvrage : René Viviani,
1863-1925. Un orateur, du silence à l’oubli, retrace la vie de cet homme politique
de la IIIe République, député puis sénateur de la Creuse, certes un peu oublié, mais
qui revient aujourd’hui dans l’actualité aussi bien comme précurseur de la défense
du droit des femmes que comme acteur de la Grande Guerre.
SÉANCE DU 22 MARS 2014
Michel Bruniquel présente Les cloches de l’église de Blaudeix dont la récente restauration a permis d’en faire un nouvel examen.
Le souterrain de Villemoneix (commune de Gentioux), a été fouillé par Serge
Gady dans le dernier quart du XXe siècle. Ce souterrain n’avait pas fait l’objet
d’une publication. L’auteur de la communication le présente en l’inscrivant dans
la problématique des cavités aménagées de la région.
David Glomot présente Héritage de serve condition, sa thèse d’histoire sur le
quotidien rural en Haute-Marche entre Moyen Âge et Renaissance: La Haute-Marche est une province méconnue, entre France d’oc et France d’oïl. Survolons
ses paysages des années 1450-1530 : au village, clercs et seigneurs exercent
une pression forte sur des paysans maintenus dans le servage. L’émigration et
le regroupement en communautés familiales permettent la survie dans un finage
couvert de landes, pauvre en bois et où l’on produit surtout du seigle. Pourtant,
des innovations apparaissent, comme le métayage. La société et l’économie s’en
trouvent changées, avec la diffusion du bocage. Seigneurs et paysans bâtissent
un nouveau paysage, de plus en plus contrasté. L’utilisation de l’informatique a
permis de révéler cette géographie passée, faite de mutations découvertes grâce à
la lecture d’un important corpus de terriers.
SÉANCE DU 17 MAI 2014
Contribution à la connaissance de l’avifaune des landes creusoises. Éléments d’écologie
Les landes sèches et humides, milieux à vocation agricole étaient jadis bien
représentés sur le département de la Creuse. Depuis les années 1950, ces
habitats ont fortement régressé et ne constituent que des ilots dispersés dans des
ensembles à vocation forestière ou herbagère. Ces écosystèmes accueillent des
espèces d’oiseaux adaptés à des formations végétales singulières que Jean-Michel
Bienvenu se propose de nous faire découvrir.
L’Intervention diagnostic autour de l’église de Guéret est présentée par Jacques
Roger au nom de Didier Rigal de l’INRAP. Elle a été nécessitée par le projet de
travaux dans l’environnement immédiat de l’église paroissiale de Guéret et a été
conduite en mars dernier.
Henri Guitton économiste et creusois eut une réelle renommée. Il fait l’objet
d’une étude que lui consacre son fils, Jean-Paul Guitton, en retraçant les grandes
étapes de sa carrière. L’auteur insiste sur son attachement à la Creuse et plus
particulièrement à son domaine de Champagnat hérité de sa mère.
Les croix dites « type Crozant » sont présentées par Noëlle Bertrand, avec la
collaboration de Pierre Barbaud. Ces croix, curieuses par leur forme, retiennent aussi
l’attention par leur nombre : une cinquantaine. L’auteur s’interroge sur la fonction de
ces croix et leur datation.
SÉANCE DU 19 JUILLET 2014
Patrick Léger présente Le très ancien paléolithique d’Auge et la place de la Creuse
dans la problématique des plus anciennes implantations humaines d’Europe. La
découverte de deux sites sur les hauteurs de la commune d’Auge, dont l’un par
Maurice Piboule, et l’autre encore inédit sur l’emplacement d’une plage fossile
que l’on peut attribuer au rivage ancien de l’actuel étang de Landes, plus de
130 mètres au-dessus de celui-ci doit être mis en parallèle avec les recherches
conduites par autrefois par Benjamin Lasnier à Crozant et Jackie Despriée dans la région d’Éguzon (Indre). À Éguzon, un habitat est daté de plus de 1 300 000 ans.
Patrick Léger explique la problématique des recherches en cours pour corréler les
datations des terrasses hautes de la rivière Creuse et les phases de régression de
l’ancien lac tertiaire qui a précédé l’étang de Landes.
Gérard Gouyet apporte quelques précisions sur Le patrimoine archéologique de
l’ancien canton de Lépaud. La littérature archéologique ancienne comporte des
imprécisions ou des erreurs de localisation de plusieurs sites dont il s’applique à
déterminer les emplacements exacts. Ce n’est pas toujours le cas. Barailon indique
par exemple « Le champ des ombres, territoire du Genêt, couvert de monticules
surmontés de grosses pierres et de tombes ». Ce lieu-dit qui se situerait sur
l’actuelle commune de Viersat n’existe pas sous ce nom dans les états de sections
du cadastre napoléonien, ce qui n’a pas permis de le localiser. Une enquête orale
le permettrait peut-être.
Noëlle Bertrand a recherché les différents Blasons liés à la famille de La Chapelle
et en donne les descriptions à l’aide de leur reproduction.
Anne-Marie Behague fait un Survol de l’histoire de Lépaud et s’attache à en
montrer les principales caractéristiques.
Bernard du Peyroux présente la Généalogie et histoire de la famille du Peyroux.
Cette famille, d’origine creusoise, a eu de nombreuses possessions dans la partie nord-est du département de la Creuse.
Daniel Dayen montre les diverses évolutions relatives aux Anciennes communes
du canton révolutionnaire de Lépaud.
Josiane Garnotel présente la Genèse de l’aérodrome de Lépaud (Guéret-Montluçon). La création d’un aérodrome associant deux villes et deux chambres de
commerce et d’industrie dans deux départements, l’Allier et la Creuse, dépendant
de deux régions différentes mais aussi de deux directions de la gestion de l’espace
aérien expliquent les difficultés liées à sa création. Des antagonismes politiques
ont aussi eu un impact sur le retard pris dans sa réalisation.
SÉANCE DU 13 SEPTEMBRE 2014
Pascal Bartout, maître de conférences en géographie à l’Université d’Orléans,
directeur du Centre d’études supérieures de Châteauroux, antenne de l’Université
d’Orléans, présente Le patrimoine des étangs creusois : perturbateurs écologiques à
effacer ou ouvrages sociétaux à conserver. Les étangs creusois, ou du moins certains
d’entre eux, font partie du patrimoine paysager limousin depuis des siècles. Par leur
position en tête de bassin, ils ont de tout temps été un moyen de répondre aux excès
naturels du milieu et ont généré une activité économique locale. Mais la société a
changé et avec elle les étangs. Un seul fait est resté : la méconnaissance surprenante
de ce qu’est un étang. Ignoré par la plupart des scientifiques qui l’envisagent comme
un accident de cours d’eau ou au mieux comme un sous-lac, il est aussi incompris
des législateurs, abusés par une littérature grise univoque. Aussi, à l’heure des
programmes de sauvegarde des zones humides, est-il surprenant de voir que l’on
voue l’une d’entre elles à l’effacement. L’étang est-il réellement ce perturbateur tant
décrié par certains ou bien est-ce plus complexe que cela ? L’analyse géographique
des étangs creusois nous apporte nuances et éléments de réponses.
Martine Larigauderie-Beijeaud présente Les étapes de la construction de
Grandmont : hypothèses et propositions d’après les textes, XIIe-XVIIIe siècles. Le
site de Grandmont dans la Marche a fait l’objet d’aménagements colossaux au
XIIe siècle pour construire les bâtiments successifs du monastère. Il s’agit de voir
qui a proposé le site, qui a pu financer les étapes et les transformations du XIIe au
XVIIIe siècles. Un rapide parcours montre quelques réalisations visibles dans des
prieurés de Grandmont à travers la France.
C’est Daniel Domec qui clôt cette séance en présentant des extraits de ce qui
semble être, pour le moment, les Premières images filmées de la Creuse. Retrouvés
dans une poubelle, ces films nous montrent l’activité des Coopérateurs du Centre à
Guéret, mais aussi quelques scènes d’une foire à Boussac ou des vues de plusieurs
localités du département, il y a près de 90 ans. Cette présentation a permis
d’évoquer l’intérêt patrimonial de la préservation des films anciens concernant
notre département.
SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 2014
Karim Guerbaa donne les principaux résultats des études relatives aux Libellules
de la Creuse. La Société limousine d’odonatologie travaille depuis 1993 à l’étude
des libellules et à la protection de leurs milieux de vie. Les données récoltées lui
ont permis d’éditer un premier atlas de répartition régional en 2002 et de dresser une liste rouge en 2005.
Pierre-M. Ganne présente le dessin d’une Céramique gallo-romaine à glaçure
plombifère découverte en 1862 près de Sermur (Creuse). Dans la collection
du docteur aubussonnais Jean-Baptiste Chaussat, en juillet 1862, l’archiviste
départemental Auguste Bosvieux signale un vase découvert la même année près
de Sermur. Une courte notice couchée dans ses carnets de voyage manuscrits
est accompagnée de deux croquis. L’un de ces dessins est d’une telle précision
qu’il permet d’identifier, plus de 150 ans après sa découverte et avec certitude,
une céramique gallo-romaine à glaçure plombifère, de déterminer sa forme
typologique, de préciser sa datation et même, avec une forte probabilité, son
contexte archéologique.
Stéphane Lajaumont développe quelques aspects de sa thèse qui étudie Les
relations entre clercs et paroissiens en Limousin (v. 1660-1789) et se demande s’il y
a une originalité creusoise. Depuis le début du XXe siècle, le Limousin est considéré
comme une province très détachée de la religion et une terre de mission pour l’Église
catholique. Des historiens et des sociologues ont recherché les racines de cette
attitude dans les siècles antérieurs à l’époque contemporaine. Stéphane Lajaumont a
renversé la perspective et décidé d’examiner sans a priori les relations des clercs et
des fidèles, depuis les années 1660 qui correspondent à l’achèvement de la mise en
place d’une église conçue sur le modèle tridentin jusqu’à la Révolution. Empruntant
les pistes de la formation et du discours des prêtres, des transformations de l’espace
sacré, des missions, des processions et des confréries et mobilisant un corpus de
sources primaires d’une ampleur inégalée et souvent inédit – les sermons des curés
limousins notamment –, Stéphane Lajaumont propose une fine analyse des pratiques
pastorales de l’église. Il démontre qu’au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, sous des épiscopats marqués par l’influence saint-sulpicienne, les prêtres ont inscrit leur
pastorale et le message religieux dans les cadres et les pratiques communautaires
de la société limousine. Grâce à leur art de l’accommodement, un « pas de deux »
fut possible entre clercs et fidèles. Il dura sans anicroche sérieuse jusqu’aux années
1770, marquées par des signes de détachement religieux perceptible en Limousin
comme dans la quasi-totalité du royaume.