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SÉANCE DU 21 JANVIER
Nouvelles notes de protohistoire, âge du bronze
En remplacement de la communication de Jean-Michel Monnet-Quelet, reportée à
la séance de mars, Patrick LÉGER présente des recherches conduites essentiellement
dans les archives de la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques
de la Creuse qui permettent de cataloguer de nouveaux objets de l’âge du bronze
découverts dans notre département et de mieux définir quelques autres qui avaient
fait l’objet de publications trop sommaires ou parfois erronées. Deux nouveaux
objets sont présentés : une hache à talon découverte à Chénérailles et un moule
de hache signalé dans les bois de la ville de Guéret. Des précisions sont apportées
pour la hache à talon de Cressat, celle de Jouillat, la hache à talon et l’anneau de
Sagnat, celle de Saint-Chabrais ainsi qu’un dépôt de haches à talon découvert près
de Balaine dans la commune de Saint-Vaury. Enfin, la hache à rebords de Crozant,
unique de son type dans la région et qui n’a jamais été décrite dans nos Mémoires,
fait l’objet d’une courte notice.
Cherdon-Pisseratte, la céramique du haut Moyen Âge
Le projet de construction d’un pôle de gériatrie initié par le Centre hospitalier
de Guéret a nécessité une fouille archéologique près des lieux dits Cherdon et
Pisseratte, commune de Guéret, sous la direction scientifique de Christophe
Colliou, chercheur associé à l’Université de Caen. La particularité du site tient
en la présence importante de déchets métallurgiques. Cette fouille a ainsi permis
de mettre en évidence une activité artisanale liée au travail du fer, superposée à
une installation agricole dont l’occupation s’étend du VIIe au IXe siècle. Bérengère
COMMERÇON, céramologue, présente la céramique découverte sur le site. Le
vaisselier du haut Moyen Âge dans la région de Guéret est peu connu ; cependant
l’étude comparative des céramiques recueillies et des datations au radiocarbone 14
ont permis de dater les comblements des structures en creux et des épandages
métallurgiques. De plus, cette étude a été l’occasion d’illustrer un faciès céramique
méconnu de la fin du haut Moyen Âge. Alors que les pâtes des céramiques présentent
une diversité technique, les poteries identifiées correspondent à un répertoire
limité à deux formes principales (pot et cruche) dont seuls les bords montrent une
variété de profil. Cette communication qui avait été prévue en novembre 2011 a été publiée dans le tome 57 des Mémoires.
Enquête sur un roman policier
Il est rare que l’action d’un roman policier soit géographiquement située avec
précision. Pourtant c’est bien à Pionnat et plus précisément au village de
La Villetête, parfaitement reconnaissable, qu’a eu lieu le crime imaginé dans
À longue échéance, paru en 1968 dans la collection Spécial police. Ce ne pouvait
qu’interpeller Daniel DAYEN, originaire de la commune. L’éditeur lui a appris que
l’auteur, José Michel, était en réalité Lucienne Michel. Celle-ci est bien née à
Pionnat en 1904. En mention marginale de l’acte figure son mariage à Lyon en
1922 avec Thomas Carpouzis. Par internet, on découvre alors que leur fils, André
Carpouzis, sous différents pseudonymes et en particulier celui d’André Caroff,
a écrit plusieurs centaines de romans policiers, d’anticipation ou d’espionnage.
Dans la récente réédition des volumes concernant son personnage, Mme Atomos,
figure une autobiographie de l’auteur où apparaît la forte personnalité de sa mère,
entraînant son mari à devenir artiste de music-hall, le couple connaissant la
célébrité puis la mauvaise fortune.
SÉANCE DU 17 MARS
Le site de plein air à occupations multiples des Tailles du Clou à Clugnat
Jean-Francois PASTY, Michel GALLEMARD et Philippe ALIX indiquent que
les prospections réalisées sur le site des Tailles depuis sa découverte en 2003
ont permis de recueillir une série lithique riche de plus de 15 000 pièces.
Cet ensemble n’est malheureusement pas homogène et est le résultat d’une
succession d’occupations. Ce travail présente les caractéristiques techniques et
typologiques des différentes occupations identifiées. Si le Paléolithique moyen
est représenté par quelques pièces, le Paléolithique supérieur a livré les témoins
d’occupations rarement observées dans la région, voire totalement inédites. C’est
le cas des vestiges attribués à l’Aurignacien et au Badegoulien auxquels s’ajoute
une composante gravettienne relativement importante. Le Néolithique final qui
termine l’occupation du site est également bien représenté, comme sur l’ensemble
des sites mis au jour autour de Clugnat.
Un aureus de Néron découvert dans la commune de Ceyroux
Claude BARDON et Patrick LÉGER présentent cette monnaie, trouvée au début du
XXe siècle dans la « Terre de l’or », et conservée aujourd’hui par le petit-fils du
découvreur qui a permis de l’étudier à nouveau. Cette monnaie a été émise en
64 ou 65 de notre ère. 5 monnaies de Néron sont connues dans la Creuse, 11
pour le Limousin. L’étude sitologique de cette découverte proche du village de
Leychameau permet de penser qu’il ne s’agit pas d’une localisation liée au hasard,
mais que la proximité de la voie d’Agrippa a favorisé les échanges commerciaux
et par conséquent du monnayage des empereurs romains tandis que la possible
exploitation des grandes aurières du bois du Creuzot et de Forgeas proches du site
de découverte pourrait expliquer la prospérité du lieu et la présence de monnaies
d’or dès le premier siècle de notre ère.
Jean-Baptiste Cazaud, curé, et Henri Guyot, deux personnalités antagonistes de La Souterraine.
Sylvie DUSSOT et Jean-Louis MONTEL relatent la vie de deux personnalités
antagonistes de la Souterraine. Henri Guyot (1847-1928), industriel et inventeur
se lance dans la fabrication de marteaux-pilons pour lesquels il déposera plusieurs
brevets. En 1909, il s’associe avec Louis Verdier pour la construction d’aéroplanes.
Jean-Baptiste Cazaud (1795-1879), curé de la Souterraine pendant près de 50 ans,
prend part et finance pour partie la fondation de la congrégation du Sauveur et
de la Vierge. C’est à ses frais qu’il fait construire l’école confessionnelle de la
Souterraine qu’il confie aux Frères des écoles chrétiennes.
Traits linguistiques communs au parler marchois et au « patois parisien » présent dans la littérature du XVIIe siècle
Jean-Michel MONNET-QUELET s’interroge sur la langue employée par les
ouvriers maçons à Paris et sur l’incidence linguistique du « patois » parisien sur
le parler marchois. Pour cela il a comparé les expressions populaires parisiennes
employées dans la littérature française du XVIIe siècle et certaines expressions
encore employées dans la langue marchoise actuelle. Cette communication qui
était prévue pour la séance de novembre 2011 puis pour celle de janvier 2012 a été
publiée dans le tome 57 des Mémoires.
SÉANCE DU 12 MAI
Vallière qui fut chef-lieu de canton lors de la période révolutionnaire accueille
la séance foraine de la Société des sciences naturelles, archéologiques et
historiques de la Creuse. À cette occasion, une exposition présentant quelques
aspects archéologiques, monumentaux et historiques de Vallière et des communes
voisines est présentée par la Société. Les panneaux réalisés seront ensuite remis à
la bibliothèque de la commune.
Découvertes archéologiques au village des Farges commune de Vallière
Patrick LÉGER signale deux découvertes au village des Farges, commune de Vallière,
qui sont particulièrement méconnues. Il s’agit d’une statuette de Vénus en bronze qui
n’a été signalée que par le docteur Janicaud et d’un camp retranché, à ce jour inédit,
mais dont on trouve des éléments de description dans des archives manuscrites.
Le château et la seigneurie de Brudieu, commune de Saint-Yrieix-la-Montagne
C’est à l’ancien château de Brudieu et à ses dépendances, autrefois situés aux
confins de la Marche et du Poitou, que Marie-Christine SUDRE s’est interessée.
Mentionné au XIIe siècle, construit sur une butte, il ne reste plus de l’ancien logis
que quelques pierres éparpillées et réutilisées dans divers bâtiments. Elle fait part
des divers documents qu’elle a pu retrouver sur le château, la seigneurie et les
différentes familles qui l’ont possédés jusqu’au XVIIe siècle.
La Borne (commune de Blessac),1569-1610 : l’impact des guerres de la Ligue
Jean et Catherine CHAMPAGNAT indiquent que La Borne a été du XIIIe au XVIe siècle
un centre baronnial dont on imagine mal l’importance aujourd’hui. Les guerres de
religion lui ont porté des coups sévères. Les témoignages architecturaux (l’église
de La Borne) et historiographiques (les chroniques de l’époque) ont été confrontés
aux archives inédites de l’un des notaires de La Borne. L’ensemble témoigne de la
violence des guerres de la Ligue, d’une évolution frappante des mentalités et des façons de vivre pendant la période de reconstruction qui s’ensuit.
Les Despagnat de Banize
Avant son intervention, Roland NICOUX précise qu’il a choisi de présenter cette
ébauche de communication à Vallière, sur les terres de Pierre Urien, en hommage à
celui qui fut pour l’association des Maçons de la Creuse l’initiateur des recherches
sur les mouvements migratoires des ouvriers du bâtiment. S’appuyant sur un
diaporama, il a mis en parallèle la vie méconnue de deux entrepreneurs du bâtiment
issus de Banize, portant le même nom sans être parents, ayant travaillé à Paris et
s’étant investi à un haut niveau, à titre divers, dans les organismes professionnels
nationaux et dans le domaine de la formation, tout spécialement lors de la création
du Lycée des métiers du bâtiment de Felletin qui fête son centenaire.
Quelques personnalités de l’histoire de Vallière et de sa région
Vallière et les communes voisines ont donné à la Creuse leur lot de personnalités.
Daniel DAYEN en a évoqué quelques-unes. Francisque Rudel du Miral, originaire
du Puy-de-Dôme, dont il fut député sous le Second Empire, mais attaché à
Vallière par son mariage avec Louise Furgaud du Fot, propriétaire du château
de La Villeneuve, fut conseiller général de la Creuse pour le canton de Felletin
et il présida l’assemblée départementale de 1867 à 1870, après avoir vainement
préconisé le passage par le sud du département de la voie ferrée Lyon-Bordeaux.
Surtout, après de grands travaux de modernisation, il fonda dans les dépendances
du château la ferme-école du département qui fonctionna de 1849 à 1885. Le
journaliste Amédée Le Faure, fils de l’entrepreneur dont parle Martin Nadaud dans
les Mémoires de Léonard, fut député de la Creuse de 1879 à son décès en 1881.
Il fut un grand spécialiste des questions militaires et a laissé, entre autres, une
Histoire de la guerre franco-allemande 1870-1871. Son buste, inauguré en 1883,
a été envoyé à la fonte en 1942 mais, devant la mairie de Vallière, subsiste le socle
du monument orné d’un bas-relief montrant le député sur son lit de mort. Moins
connu a été Albert Legrand, né en 1877, lui aussi fils d’un important entrepreneur.
Artiste et inventeur prolifique, on lui doit notamment l’ancêtre du pédalo, un vélo
repliable et surtout les premières voitures à châssis-coque. Mais la Grande Guerre
fut fatale aux automobiles Legrand dont il n’a existé que quelques exemplaires.
Quant au docteur Queyrat, si son nom reste attaché à ses deux volumes du Patois de
Chavanat, parus en 1927 et 1930, il fut aussi une sommité médicale de réputation
mondiale, spécialiste des maladies vénériennes, luttant infatigablement contre les
préjugés sociaux qui leur étaient attachés.
SÉANCE DU 21 JUILLET
Francis Chigot, maître verrier
Martine TANDEAU DE MARSAC, sa petite-fille, présente le maître verrier Francis
Chigot, né à Limoges en 1879, bachelier en 1896, Grand prix de sa classe aux
Arts décoratifs de Limoges, qui poursuivit sa formation artistique à Paris avant
d’installer son atelier de vitraux à Limoges en 1907. Soutenu par son épouse
creusoise, Élina Coursaget, et une équipe de monteurs, poseurs, dessinateurs,
décorateurs… hors pair, il s’est consacré jusqu’à sa mort en 1960 à décorer
bâtiments civils, publics ou privés, et édifices religieux de verrières colorées et
lumineuses. Quittant résolument le type de vitrail tableau du XIXe siècle il sut
s’inspirer de tous les courants artistiques de 1900 à 1960 : japonisme pour ses
premières verrières en émail peint, art nouveau de ses paysages limousins, art
déco des années 1925-1930 pour les multiples verrières des villes d’eau comme
Vichy ou vitraux abstraits après la Seconde Guerre mondiale. Il n’hésita pas non
plus à utiliser des matériaux nouveaux : verres américains ou verres imprimés. Sa
première restauration pour les Monuments historiques, en 1917, à la chapelle de
La Borne, montra sa grande maîtrise de l’art du vitrail et lui permit d’intervenir
dans de nombreux édifices en France et à l’étranger. On retrouve son nom sur les
vitraux qui ornent plus de 48 églises creusoises. Il fut reconnu très tôt comme l’un
des premiers rénovateurs du vitrail en France.
SORTIE À LA TOUR-SAINT-AUSTRILLE ET AU CHÂTEAU DE VILLEMONTEIX
Après avoir présenté les données historiques concernant le site dans l’église de
La Tour-Saint-Austrille, commune de Saint-Dizier-la-Tour, Thérèse Mangeret a
montré les principaux vestiges de ce village et notamment les trois mottes castrales,
dont deux furent fouillées par Pierre de Cessac en 1865. Une quatrième motte fut
détruite après 1520. Le défrichage entrepris par l’association De la Tour de bois
au Donjon de pierres, présidée par Alain Lavédrine, permet de mettre en valeur ce
site du haut Moyen Âge creusois. Le château de Villemonteix, commune de Saint-Pardoux-les-Cards, a ensuite été présenté par son propriétaire M. Lajoix. Un vin
d’honneur offert par l’association et Pierre Lajoix a clôturé cette intéressante sortie.
SÉANCE DU 8 SEPTEMBRE
Margelles de puits monolithes dans les environs de Jouillat
Gérard GOUYET présente 4 margelles de puits monolithes découvertes dans les
communes de Jouillat (2), Genouillac et Roches. L’une d’entre elles est de forme
hexagonale avec moulures, deux autres sont octogonales et la dernière cylindrique.
Ces objets semblent devoir être rattachés à la période gallo-romaine.
Maître et serviteurs à Banize au XIXe siècle : le cahier d’Alphonsine
Daniel DAYEN évoque les rapports entre maître et serviteurs à Banize au XIXe siècle
à partir du cahier d’Alphonsine, servante de la famille Mazet. En 1933, Alphonsine
Darfeuille est au service des descendants de la famille Mazet, possesseurs du château
de Chavanat. C’est à l’intention des plus jeunes qu’elle a alors écrit un cahier où elle
relate les séjours dans sa propriété de Lamant, commune de Banize, de leur trisaïeul,
François-Toussaint Mazet, ce « parvenu de la truelle et de la taloche », dont parle
Martin Nadaud, qu’elle avait connu dans les années 1870, alors qu’elle était tout
enfant. Y sont évoqués la vie quotidienne du maître et de ses domestiques, journaliers
et métayers, et aussi quelques moments particuliers, comme le jour de l’An, où, dans
un cérémonial bien réglé, chacun venait présenter ses voeux au patriarche et recevait
la récompense que lui valait son rang dans la maison.
Le docteur Billaud (1904-1943). Un médecin creusois à Montluçon
Madame Georgette RORET présente la vie du docteur Billaud, médecin, né à
Lavaufranche, et décédé à Montluçon où il exerçait. Cet homme que l’on appellera
« le médecin des pauvres », auxquels il ne demandait pas d’honoraires, fort estimé
par la population, ajouta à son engagement social et politique celui de résistant.
Son cortège funèbre fut suivi par une foule considérable. Une rue de Montluçon
porte son nom et une plaque évoquant sa mémoire a été récemment dévoilée dans
cette ville.
Louis Lacrocq, Crozant et le barrage d’Éguzon, un combat perdu
Patrick LÉGER, à partir d’informations trouvées principalement dans les archives
de notre Société, retrace le combat de défense du patrimoine orchestré par Louis
Lacrocq, entre 1921 et 1922, contre l’édification du barrage d’Éguzon. Sans qu’il
soit nommé une seule fois, cette lutte se fait à l’encontre de l’initiateur du projet,
l’entrepreneur Léon Chagnaud, sénateur de la Creuse. L’action de Louis Lacrocq
pour sauver le site de Crozant et la vallée de la Creuse, si souvent représentés par les
peintres de l’école de Crozant et chantés par George Sand, est étonnamment moderne
en ce début du XXe siècle. Malgré les interventions de relations parisiennes de Louis
Lacrocq et la mise en oeuvre d’une campagne de presse locale qui eut peu de relais
dans les journaux nationaux, le projet de Léon Chagnaud fut reconnu d’intérêt public
et le barrage fut inauguré en 1924 alors que les peintres désertaient Crozant.
SÉANCE DU 17 NOVEMBRE
La bête de Noth et le puma de Gouzon… entre mythes et réalités
Jean-Pierre LÉCRIVAIN indique qu’en novembre 1982, il y a 30 ans, la « Bête de
Noth » agitait la tranquillité des campagnes proches de La Souterraine : vision de
la « bête », bétail agressé, psychose locale, battues… un lion, une panthère ou un
« mythe collectif » ? Eté 2009, secteur de Gouzon : pendant quelques semaines, un
« gros félin » réapparaît dans la Creuse : témoignages visuels, du bétail dévoré…
mais l’insaisissable « bête » a disparu, laissant un mystère supplémentaire.
Site de fabrication de meules gallo-romaines de Malleret-Boussac
Ce site a été découvert le 31 Mars 2007 par Michel Gallemard et Gérard Gouyet
suite à la trouvaille dans une parcelle voisine de plusieurs ébauches de meules par
Philippe Lamy agriculteur au village du Theix, commune de Malleret-Boussac,
lors du démontage du vieux mur d’un ancien chemin. Gérard GOUYET précise
que plusieurs traces d’exploitation importante de carrières de grès et de granit
subsistent dans ce secteur près du lieu dit La Perrière.
La chapelle des Forges, commune de Fresselines
Marie Christine Sudre présente au nom de Noëlle BERTRAND la modeste chapelle
des Forges de Fresselines qui abrite un décor rare et raffiné : des litanies de la
Vierge recouvrent la voûte en boiserie. L’ensemble est daté de 1631. Après une
brève description de la chapelle, l’historique éclaire le choix d’un tel décor ; il
s’attarde sur l’influence tant des religieux d’Aureil et d’Aubepierre que des familles
importantes localement : les Bouchard et les Saint-Maur. La dernière partie détaille
la symbolique de ces prières à la Vierge. La genèse du culte marial, surajouté à
celui de saint Gilles, et le commanditaire probable de la fresque sont les deux points
précisés par l’étude. Il reste deux inconnues : la date de l’adjonction du culte de la
Vierge à celui de saint Gilles, et le nom de l’atelier qui aurait pu inspirer le décor.
La disparition des protestants d’Aubusson au cours du XVIIIe siècle
Quarante ans après la révocation de l’édit de Nantes, le curé d’Aubusson a dressé
pour l’évêque de Limoges un état des familles et des personnes N.C. (nouveaux
catholiques ou nouveaux convertis) de sa paroisse. Cet état de 1725, ignoré des
historiens, diffère de celui de 1724 établi par l’intendant de Moulins. Jean-Louis
BROILLIARD analyse ce document qui livre des données précises par familles avec
indication des « récalcitrants ». Le nombre important de veufs, veuves et couples
sans enfants est un facteur déterminant de la disparition des protestants d’Aubusson,
amplifié par les départs vers Paris ou l’étranger. Jean-Louis BROILLIARD montre
aussi les moyens, détournés, mis en oeuvre par la justice pour persécuter ceux qui
étaient restés fidèles à la religion protestante ou apparentés à des fugitifs.
Les nomades dans la Creuse ; enfermement et assignation à résidence, avril 1940-
mai 1946
En avril 1940, un décret-loi interdit la circulation des nomades sur l’ensemble
du territoire métropolitain pendant toute la durée de la guerre. Christophe
MOREIGNE indique que, dans la Creuse, les nomades sont d’abord concentrés
près d’Aubusson. À la fin de 1940, les tribus (une vingtaine) sont dispersées dans
différents cantons où elles sont assignées à résidence sous la surveillance de la
gendarmerie. Le préfet de la Creuse fait procéder à l’internement de plusieurs
tribus dans les camps de concentration des Pyrénées-Orientales : Argelès-sur-Mer,
Barcarès et Rivesaltes, puis dans le sinistre camp de Saliers (Bouches-du-Rhône)
spécialement créé par le gouvernement de Vichy pour l’internement des Tsiganes.
En 1941, d’autres tribus nomades expulsées de l’Allier ou d’Alsace arrivent dans
la Creuse en résidence forcée, les plaçant dans une misère totale. C’est seulement
en mai 1946 que le Gouvernement prend un décret qui abroge celui qui justifiait l’assignation à résidence et l’internement des nomades.