Séances de 2023

21 janvier 2023

Grande salle de l’hôtel de ville de Guéret

« Le 21e Régiment de Mobile, la Garde Nationale Mobile creusoise durant la Guerre de 1870 », par Amaury Bouchet de la Rupelle

La première communication, par Amaury Boucher de la Rupelle, directeur de l’ONACVG de la Creuse, a traité du 21e régiment de mobiles durant la guerre de 1870. Cette unité est constituée à compter du 12 août 1870. Elle compte un millier d’hommes, recrutés dans l’ensemble de la Creuse et encadrés par des notables locaux. La formation de ces hommes est rapide, elle dure un mois seulement. Dès le 20 septembre cette unité est envoyée en Champagne. Mais, arrivée à Troyes, elle reçoit l’ordre de partir pour l’Algérie, pour une mission de maintien de l’ordre dans la région d’Oran. Elle rentre en métropole en août 1871, ayant perdu une centaine d’hommes, tués au combat ou morts de maladie.

« Reconnaissance d'un Juste à Sagnat », par Patrick Frydman

Dans la deuxième communication, intitulée Comment est-on reconnu « Justes parmi les nations » ? L’exemple d’un couple de « Justes » creusois, Patrick Frydman a retracé le parcours d’un couple de Sagnat, Georges et Juliette Marsaud, aujourd’hui décédés, qui ont obtenu la qualité de « Justes » à titre posthume le 10 juin 2021. Georges et Juliette Marsaud ont hébergé et protégé à Sagnat durant une année en 1942/1943, les grands-parents de Patrick Frydman, Noël et Ides Frydman. Ces derniers, des juifs originaires de Pologne sont arrivés en France en 1929. Ils s’installent d’abord dans le Pas-de-Calais, puis à Paris dans le quartier de Belleville. Ils échappent à la rafle du Vel d’Hiv grâce à un policier parisien, frère de madame Marsaud, qui les prévient et les invite à se réfugier à Sagnat chez sa sœur. 

 

18 mars 2023

Salle polyvalente de Jarnages

« Suivi de la migration postnuptiale de quelques passereaux paludicoles sur le site de la réserve nationale de l’étang de Landes », par Gilles Pallier

La réserve naturelle de l’étang des Landes située sur la commune de Lussat est riche de 950 espèces animales, dont 250 espèces d’oiseaux, qui font l’objet d’un suivi scientifique. Ces observations ont mis en lumière l’importance sur le site des passereaux paludicoles, particulièrement nombreux dans la roselière.

« Le retour des tapissiers, la sortie de la Grande Guerre à Aubusson », par Romain Bonnot

Dans la deuxième communication, Romain Bonnot a traité du retour à la paix dans la ville d’Aubusson et les campagnes environnantes. Dans la première partie, il a montré la lenteur de la démobilisation et les conséquences démographiques du conflit. Une enquête de 1919 fait état pour la commune d’Aubusson de 243 morts et disparus, parmi lesquels une majorité de tapissiers. La deuxième partie montre les difficultés du processus de deuil et traite des diverses formes d’hommages aux victimes, notamment à travers la construction du monument aux morts.

 

20 mai 2023

Grande salle de l'hôtel de ville de Guéret

Le musée archéologique de Clugnat

La première communication, par Gérard Gouyet, concerne le musée archéologique de Clugnat. La création de ce musée est l’œuvre de M. Michel Gallemard. Il renferme des collections d’objets de la préhistoire, de l’époque gallo-romaine et de l’ époque mérovingienne, découverts lors de fouilles réalisées autour de Clugnat. Ce musée est hébergé dans l’ancien presbytère, bâtisse remontant au XVIIIe siècle. Il est ouvert toute l’année pour des groupes sur RV et tous les samedis en période estivale. De nombreuses photographies ont accompagné cette communication qui ont permis au public de visualiser la richesse des collections de ce musée.

Sainte Anne et les trois Maries : représentation d’une statue exceptionnelle conservée dans l’église de
Chavanat

La seconde communication est présentée par Alain Pauly et traite de Sainte Anne et les trois Maries : représentation d’une statue exceptionnelle conservée dans l’église de
Chavanat. Cette statue taillée dans le calcaire date du début du 16è siècle. Il n’existe que deux autres statues de ce type, dont l’une se trouve à Poitiers. Dans une première partie l’auteur a évoqué la vie de Sainte Anne, connue à travers les Évangiles apocryphes et par l’image qu’en donne la Légende dorée, où elle apparait comme une enfant sage et savante.
M. Pauly explique la présence de cette statue dans la petite église de Chavanat. Il pense qu’elle avait d’abord été destinée à l’église de Vallière, bourg plus important et avec une
église plus vaste. Au moment des guerres de religion, sous la menace des protestants, son transport pour la mettre à l’abri s’est arrêté à Chavanat.

Migrants de St Hilaire-la-Plaine de 1841 à 1855

La troisième communication est présentée par Pierre Médoc qui traite des migrants de St Hilaire-la-Plaine de 1841 à 1855. Cette étude s’appuie sur 330 souches de passeports conservés dans les archives de la commune. Ces passeports étaient indispensables pour quitter le territoire d’un canton et étaient donc nécessaires aux ouvriers migrants se rendant sur les chantiers à l’extérieur du département. Ils permettent donc de connaître la destination de ces migrants dont la très grande majorité sont des ouvriers du bâtiment. Durant la période étudiée ces migrants se dirigent vers Paris mais aussi vers d’autres villes où régions : Lyon, la Bourgogne, le Nivernais, la Vendée. Ces documents permettent aussi de mesurer l’importance de ces migrations selon les années. Enfin ils nous renseignent sur l’âge des migrants. La majorité sont des hommes d’âge mûr, mais on compte aussi quelques adolescents.

 

15 juillet 2023

Salle polyvalente de Saint-Dizier-Leyrenne (Saint-Dizier-Masbaraud)

« La première élection de René Viviani à Bourganeuf en 1910 »

Guy Avizou a évoqué la première élection de René Viviani comme député de l’arrondissement de Bourganeuf en avril 1910, expliquant les circonstances de son « parachutage » dans la Creuse et retraçant les péripéties de la campagne électorale.

« Les Cahen à Bourganeuf, une famille juive dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale »

Marie-Françoise Gréminger a retracé le destin tragique des Cahen, une famille juive originaire d’Ennery, près de Metz, arrivée à Bourganeuf à l’été 1940. Six de ses membres sont victimes de la rafle du 21 juillet 1944, déportés à Auschwitz et exterminés dans les chambres à gaz.

« Mines et mineurs de Bosmoreau-les-Mines »

Daniel Boueyre a retracé l’évolution de l’exploitation et celle des conditions de vie des mineurs, depuis les origines de la mine jusqu’à sa fermeture en 1958.

« Le site fortifié de Murat (les tours), un exemple d’éperon barré du IXe siècle de la vallée du Thaurion »

La quatrième communication, présentée par Richard Jonvel, portait sur une présentation du résultat des fouilles menées depuis 2016 sur le site de Murat, qui ont permis de mieux connaître ce site fortifié de l’époque carolingienne, protégé par un système de remparts et de fossés.

« Ligne de chemin de fer de Vieilleville et construction de la gare »

Janine Nicoulaud a évoqué la construction de la voie ferrée Vieilleville-Bourganeuf, au début des années 1880. Elle a fait ressortir l’importance économique de cette ligne pour les communes desservies, les enjeux du choix de l’emplacement de la gare de Bourganeuf terminus de la ligne, le rôle de Martin Nadaud dans la concrétisation du projet et enfin analysé les caractéristiques architecturales des différentes gares.

 

09 septembre 2023

Salle de Jouhet, Guéret

« Quelques actes atypiques issus du plus ancien minutier connu des notaires de Genouillac », par Pierre-Valéry Archassal
Grâce à l'étude des actes établis par les notaires officiant à Genouillac de 1574 à 1583, l'auteur apporte un éclairage nouveau sur l'histoire quotidienne de Genouillac et ses environs (Châtelus-Malvaleix, Moutier-Malcard, etc.). Les actes présentés sont détaillés, analysés et contextualisés. Ils concernent des populations très variées, personnes importantes comme gens ordinaires.
Pierre-Valéry Archassal est paléographe et généalogiste professionnel, écrivain et conférencier. Il s'intéresse particulièrement à l'histoire des familles et des lieux, notamment dans le nord-est de la Creuse, où il réside. Il a été directeur des programmes de France Bleu Creuse et assure aujourd'hui la vice-présidence de la SSNAHC.

« Le label national "Site Rivières Sauvages" : Reconnaissance de 33 rivières "joyaux" dont 3 en Creuse, la Gioune, le Cubaynes et le Pic », par Florent Iribarne
Après avoir évoqué le label national « Site Rivières Sauvages » pour expliquer son origine et ses objectifs, l'auteur a présenté les 3 rivières labellisées de Creuse : la Gioune, le Cubaynes et le Pic, en abordant dans le détail le caractère scientifique de la démarche basée sur la fameuse grille d’évaluation en l’associant à l’exemple de la Gioune. Il a brossé les indispensables programmes d’actions visant à la préservation et la valorisation de ces rivières d’exception pour terminer sa présentation par les opportunités offertes par ces rivières labellisées.
Titulaire d’un DEUG Sciences de la Vie, Sciences de la Nature (SVSN) option « eaux stagnantes » à l’Université Blaise Pascal Clermont Ferrand (1998-2000) puis d’une Maîtrise des Sciences et Techniques en Ingénierie des Milieux Aquatiques et des Corridors Fluviaux (IMACOF) à l’Université des Sciences et Techniques de Tours (2000-2002), Florent Iribarne est, depuis 2007, Responsable de la mission d’assistance technique milieux aquatiques au Conseil Départemental de la Creuse.

« Une famille guérétoise pendant la Grande Guerre », par Paul Busuttil
L’habitude prise par les français au début du XXe siècle d’envoyer des cartes postales, soit brèves, soit au contraire très prolixes, constitue aujourd'hui un précieux fonds d’archives à exploiter. Ces sources, ni inventoriées, ni classées, constituent un vaste champ d’investigation pour apporter une contribution à l’histoire sociale du XXe siècle. À partir de quatre cartes postales, l'auteur propose de reconstituer l’histoire d’une famille guérétoise pendant la Grande Guerre, en s'appuyant sur l'ensemble des indices figurant sur ces documents.
Paul Busuttil, creusois d'adoption, professeur d'histoire-géographie au Lycée de Guéret (1981-1991), ancien président de la Jeune Chambre Économique de la Creuse et de l'Association Jeune Entreprise de la Creuse dans les années 1980, a soutenu sa thèse de doctorat de l'Université de Clermont en 1990 "À la recherche du développement : la Creuse" (Publiée par la SSNAHC), maître de conférences à l'IUFM d'Auvergne de 1991 à 2010, dont il a été directeur de 2005 à 2010, puis directeur de l'Institution Saint-Alyre à Clermont-Ferrand de 2010 à 2016.

 

18 novembre 2023

Grande salle de l'hôtel de ville de Guéret

« Étude d'une tapisserie de la collection Jorrand, conservée au château de Villemonteix », par Valentin Chanudet-Prudhomme
Dans Le courrier du Centre du 15 août 1927, Antoine Jorrand (1869-1933), cartonnier et propriétaire d’une importante manufacture de tapisseries à Aubusson, affirmait : « Les plus belles tapisseries que je connais sont celles de la Couronne d’Espagne datant de Charles Quint ». En disant cela, il pensait certainement à sa tapisserie favorite, que nous avons précisément choisie comme sujet pour ce propos. D’abord attribuée aux manufactures des Flandres puis à celle de Ferrare en Italie, nos recherches nous portent désormais vers les manufactures de Madrid et de Salamanque de la fin du XVIe siècle. Le patronage du roi Philippe II d’Espagne et l’installation de lissiers flamands, qui ont diffusé leur savoir-faire technique, ont porté la production lissière de ces deux cités à son apogée. Elles fournissaient les grandes familles en tissages d'une typologie particulière, à laquelle appartient notre sujet : les tapisseries héraldiques, appelées reposteros. Malheureusement, ces œuvres ont souvent été attribuées aux ateliers flamands et sont aujourd’hui confondues avec les créations du nord de l'Europe. La tapisserie d’Antoine Jorrand revêt dès lors un intérêt singulier puisqu’elle constitue une clé de lecture dont les motifs ornementaux sont autant de critères stylistiques permettant d’appréhender une production aujourd’hui méconnue.
Valentin Chanudet-Prudhomme est diplômé de l’École du Louvre en Histoire de l’Art, en Droit-Science Politique à Paris X et a obtenu deux masters d’Histoire de l'Art à La Sorbonne. La tapisserie d'Antoine Jorrand était le sujet de son premier mémoire de master. Le sujet pour son second mémoire était « La manufacture royale des tapisseries de Naples au XVIIIe siècle : une production au cœur des échanges européens ». Pour mener à bien ce sujet, La Sorbonne a accepté de le laisser aller un an à Rome d’où il est revenu en juin. Ainsi, il a pu librement se déplacer entre Naples et Rome (les tapisseries tissées à Naples sont aujourd’hui conservées au palais du Quirinal). En parallèle, il a participé au programme d’assistant de langue française à l’étranger : le ministère italien l’a nommé « prof di madrelingua » dans un lycée au nord de Rome.

 

« François Binet, une ascension fulgurante, un destin brisé », par Jean-Michel Pinton

François Binet, ancien ministre de l’agriculture et sénateur de la Creuse, est décédé à l’âge de 50 ans en 1930. Surpris que cet illustre Bonnachon soit complètement tombé dans l’oubli et que ni une rue, ni même un bâtiment ne porte son nom, Jean-Michel Pinton évoque l'ascension fulgurante et le destin brisé de François Binet.
Titulaire d’une licence en droit privé de la faculté de droit de Poitiers et d’un diplôme supérieur de droit privé de la faculté de droit de Paris, Jean-Michel Pinton a été assistant de droit privé à la faculté de droit de Limoges et chargé d’enseignement. Il a été notaire à Bonnat de 1975 à 2012.

 

« Un sarcophage en plomb au contenu inattendu trouvé à Bussière-Nouvelle », par Denis Bouquin
À la suite d’un diagnostic archéologique à Bussière-Nouvelle, sur la place de l’église Sainte-Madeleine, un sarcophage en plomb a été mis au jour. Ce type de structure est assez rare, mais celles qui ont été trouvées en France, ces 20 dernières années, ont livré des sujets du XVIe au XVIIe siècle. Mais la réalité s’est avérée ici très différente. Le défunt est décédé à la fin du XIXe siècle, ce qui nous pose beaucoup de questions. Nous vous proposons de vous faire suivre le cheminement de notre travail de la découverte du sarcophage jusqu’au prélèvement des os.
Denis Bouquin est archéo-anthropologue, attaché de conservation de patrimoine au service archéologie de la Communauté Urbaine du Grand Reims (Marne) et chercheur associé à l'UMR 6298 Archéologie, Terre, Histoire et Sociétés (ARTEHIS). Il a pour mission de préparer les fouilles et diagnostics archéologiques préventifs à caractère funéraire, gérer les fouilles et procéder à l'étude des populations du passé tant d'un point de vue de l'étude ostéologique que des pratiques funéraires. Il s'intéresse particulièrement à l'articulation entre sciences médico-légales et archéologie dans le cadre des pratiques funéraires. Cette thématique de recherche s'est concrétisée sous la forme d'une thèse de doctorat en co-tutelle internationale entre l'Université de Bourgogne-Franche-Comté et l'Université Libre de Bruxelles et intitulée : Décomposition du cadavre et pratiques funéraires des populations du passé. Confrontation des données médico-légales et archéologiques soutenue en 2019. Dans ce travail il a notamment démontré l’intérêt de l'étude des sépultures récentes (XIX-XXe siècles) tant dans le cadre de la restitution des pratiques funéraires des populations du passé, que d'un point de vue méthodologique.